Test de SNK 40th Anniversary Collection - Vieux pot mais bonne soupe

À l’occasion de son 40ème anniversaire, le studio SNK sort une compilation d’anciens jeux, absolument pas remasterisés et (plus ou moins) mythiques.

Les souvenirs et la nostalgie tiendront-ils le coup quand dans le même temps Red Dead Redemption 2 éclate la rétine des joueurs (et les lois de la physique) ?

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La quantité ?

Quand on parle des 40 ans d’un studio et de la sortie d’une compilation, on s’attend à 40 jeux non ?

Et bien non, SNK 40th Anniversary Collection contient 13 jeux, parfois en deux versions (« Arcade » et « Home »), ce qui pourra faire dire aux plus pointilleux qu’il y a plus de jeux que ça, mais même SNK n’a pas osé en faire un argument marketing pour gonfler les chiffres.

On peut trouver que cela fait peu de jeux, mais dans les faits il y a de quoi s’occuper. Par ailleurs, 11 jeux supplémentaires seront gratuitement téléchargeables à partir du 11 décembre, soit au final 24 jeux rétro pour 39,99€, ce qui nous fait 1,67€ par jeu. Un prix très acceptable surtout que, comme on verra  par la suite, beaucoup de soin a été apporté au-delà du portage.

La qualité ?

La qualité des portages est irréprochable : on se retrouve à jouer à la version arcade ou console de l’époque, ralentissements et clipping inclus, surtout dans les versions console NES, qui permettent de se rendre compte pourquoi malgré les consoles de salon, les salles d’arcade marchaient bien dans les années 80 et 90.

Aussi, dans les faits, à part pour le côté nostalgique, quand un jeu propose version arcade et console, on joue à la version arcade, qui est bien plus aboutie techniquement.

La première très bonne surprise de cette compilation est le soin apporté dans les options de jeu, car on a tout un tas de possibilités :

  • Nombre de vies et difficulté (pour les versions arcade).
  • Graphismes plein / arcade (tramé) / TV (très tramé).
  • Format original / étendu / plein écran.
  • Bords noirs ou avec artwork.
  • Sauvegarde à tout moment.

Il y a également le mode « Regarder » : le jeu se lance tout seul et on assiste à un run enregistré qui ira au bout du jeu. Il est possible de faire avance ou retour rapide et on peut à tout moment prendre la main sur la partie pour jouer soi-même.

Enfin, ce qui est peut-être la meilleure idée de la compilation, le retour en arrière : à tout moment, vous pouvez rembobiner votre partie. Étant donnée la difficulté de ces jeux, c’est une possibilité qu’on peut être amené à énormément utiliser si on veut voir le bout. Et même en rembobinant, on se rend compte de la difficulté extrême à se sortir de certaines situations.

Je rassure les puristes : ça n’est qu’une option et si on veut tenter le « one credit » à l’ancienne, rien n’oblige à s’en servir.

Ok, c’est bien gentil tout ça, mais les jeux ils sont comment ?

Je ne vais évidemment pas faire un test détaillé de chaque jeu, car ce serait fastidieux et surtout pas très intéressant ; on est sur du gameplay simple et classique d’arcade. Néanmoins, voici un petit aperçu de chaque jeu.

Alpha mission : shmup vertical avec gestion air-air et air-sol, classique sans plus.

Athena : plateforme-action qui fait tout d’abord penser à du Wonderboy (à tel point qu’une de ses versions est nommée « Athena Wonder Land »). Il semblerait que ce jeu soit assez mythique et ait ses fans, mais pour ma part j’ai trouvé que c’était un des pires jeux de cette compilation du point de vue gameplay.

Crystalis : Zelda-like issu de la NES. C’est le jeu ayant le plus de profondeur et une vraie histoire. Bien moins connu que Zelda, il est pourtant très qualitatif. Et en 1990, les développeurs voyaient la civilisation ravagée par une guerre nucléaire en 1997.

Ikari Warriors : un des plus grands classiques du jeu vidéo, run & gun jouable à deux en même temps. J'y ai passé des dizaines d’heures sur Amstrad CPC6128 avec mon frère et des heures sont à venir sur la Switch. C’est vieux, mais en même temps ça n’a pas pris une ride.

Victory Road : c’est en fait Ikari Warriors 2, mais contre des aliens.

Ikari III - The Rescue : on revient à une ambiance à la Rambo en commençant par défoncer à main nue des soldats armés de couteau dans un cours d’eau.

Guerilla WAR : un Ikari Warriors-like qui est surtout intéressant pour son historique. Nommé originellement « Guevara » au Japon, le jeu a été localisé spécifiquement pour les US, car SNK doutait de la motivation des Américains à incarner un communiste révolutionnaire.

P.O.W : beat them all à la Double Dragon très agréable à jouer.

Prehistoric Isle : une bonne surprise ; je ne connaissais pas ce jeu et c’est un shmup horizontal joli et pas simple, dans lequel on dézingue des dinosaures et des hommes des cavernes entre deux guerres… Oui, c’est n’importe quoi, mais c’est rigolo.

Psycho Solider : jeu d’arcade à scrolling latéral dans lequel on retrouve le personnage d’Athena, mais habillée en écolière au lieu d’un bikini. Le jeu en lui-même est assez médiocre, mais a la particularité d’avoir une des premières bande-son chantée in game. Notez que je n’ai pas écrit « bien chantée ».

Street Smart : jeu de baston qui fait penser à Street Fighter… de loin… de très loin. Le gameplay est abominable : il n'y a pas de parade, mais un saut périlleux arrière qui ne part jamais comme on le voudrait et comme trophée à la fin de chaque combat gagné une jeune fille en bikini vient nous enlacer. Les temps ont changé.

TNK III : Ikari Warriors, mais on est directement et tout le temps dans un tank.

Vanguard : shmup dont le scrolling change et offre un tir multi directionnel. Il est très daté graphiquement, mais son gameplay est riche par rapport à l’époque où il est sorti et techniquement avancé avec ses voix digitalisées issues de sons de synthétiseurs.

Et à part ça ?

SNK ne s’est pas contenté de sortir une compilation d’anciens jeux ; on est vraiment sur un bel objet de collection grâce au Museum.

Les amateurs de rétro y passeront peut être plus de temps que sur les jeux eux-mêmes : on y trouve des documents sur les 12 premières années de SNK sur plus de 70 jeux, ça va de l’artwork à la notice papier en passant par des spécifications de borne d’arcade.

On peut trouver dommage que les commentaires ne soient qu’en anglais et qu’une connaissance du japonais aide à profiter encore plus de ces documents.

Enfin, on peut écouter les musiques des jeux, disponibles directement depuis un menu de la compilation… aaaah, le plaisir de ces sons et ces bips à l’époque où les jeux entiers pesaient moins de Mo que le moindre MP3 des jeux d’aujourd’hui !

Donc ça vaut le coup ou pas ?

Par nature, SNK 40th Anniversary Collection s’adresse plus aux nostalgiques et/ou fans de oldies, car on retrouve à l’identique ces jeux qui ont entre 30 et 40 ans dans un portage très propre et plein d’options qui permettront aux plus faibles d’entre nous (que ce soit lié à l’arthrose ou pas) d’aller le plus loin possible.

SNK délivre une compilation qui devra devenir un standard pour tout projet futur de cette forme, car j’ai maintenant du mal à imaginer qu’on puisse le faire sans la fonctionnalité du museum, qui est un apport essentiel à cette cartouche.

Au-delà du public cible, beaucoup de monde pourra y trouver son compte, car les façons de jouer sont diverses et les jeux pour la plupart très adaptés à de courtes sessions, mais également à la portabilité de la Switch et à son petit écran où les graphismes « gros pixel » passent très bien.

Et avec en plus les 11 jeux qui s’ajouteront à la collection en décembre, il y a de quoi passer des dizaines d’heures d’amusement.

Test réalisé par Aragnis à partir d’une version fournie par l’éditeur.

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Plateformes Nintendo Switch
Genres Action, contemporain, futuriste / science-fiction, science-fiction

Sortie 13 novembre 2018 (Amérique du Nord) (Nintendo Switch)
16 novembre 2018 (Europe) (Nintendo Switch)
23 novembre 2018 (Australie) (Nintendo Switch)

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